Je voulais revenir ici sur un article publié en début d’année par McKinsey&Company, intitulé The dark side of transparency. Un titre qui, évidemment, interpelle. A une époque où la transparence est mise en avant comme la solution à de nombreux, si ce n’est tous les problèmes, avancer qu’elle a des désavantages pourrait paraître surprenant, contre-productif…ou rafraîchissant!
Executives need to get smarter about when to open up and when to withhold information so they can enjoy the benefits of organizational transparency while mitigating its unintended consequences.
Les principaux arguments de l’article sont les suivants:
- Un partage excessif de l’information peut créer une surcharge d’information et légitimer des débats sans fin ainsi que du « second-guessing » à propos des décisions des dirigeants.
- Un haut degré de visibilité peut réduire la créativité car les employés auront peur du regard de leurs supérieurs.
- Le partage d’informations sur la performance individuelle et le niveau de rémunération peut avoir des effets négatifs en retour, alors que l’objectif initial était de favoriser la confiance et la responsabilité collective.
L’article identifie trois domaines où trop de transparence peut créer des problèmes: le day-to-day business, la rémunération des employés, le travail créatif.
Je vous laisse le soin de consulter l’article pour plus de détails! Pour ma part, je concède partager dans les grandes lignes les conclusions de cet article. Je ne crois pas que, contrairement à ce qui se dit ici et là, la transparence soit la solution à tout. Je suis également d’accord pour dire que de la transparence mal utilisée peut être néfaste.
Faut-il maîtriser la transparence? Ne l’appliquer qu’à certains domaines? Pourquoi pas. Mais peut-on dès lors l’appeler transparence, si elle devient sélective? Pourra-t-on dire d’une entreprise qu’elle est « transparente » si elle diffuse des informations sur sa supply chain, mais pas sur la rémunération de ses dirigeants?
A mon sens, c’est peut-être « transparence » qui est non seulement le mauvais mot, mais aussi la mauvaise idée, le mauvais concept, le mauvais objectif. Pourquoi vouloir être transparente? A un moment donné, une entreprise aura forcément des choses à cacher: sa méthodologie, les activités de son département R&D, la recette de son produit phare, etc.
Je crois qu’il est plus important pour une entreprise de chercher à être honnête, à chercher à faire le bien, à avoir un impact positif sur l’environnement et la société. Honnêteté, ou intégrité, me semble des valeurs bien plus utiles que celle de la transparence. Et qui, sur le moyen et long terme, auront des conséquences plus profitables.


jamais d’actualité. Drucker l’aurait dit en 1954. Mais je crois que c’est aujourd’hui que cette affirmation prend tout son sens par rapport à la responsabilité sociale.