Gouvernance: le parent pauvre de la RSE?

Board meetingAyant récemment publié deux articles liés à des questions de gouvernance – sur l’initiative Minder – j’ai pu constater que ceux-ci n’avaient pas eu beaucoup de succès. Ni en termes de commentaires, ni en termes de visites! Articles mal écrits, sujet trop technique ou trop spécifique, trop helvétique, les raisons ne manquent pas!

Cela étant, ce constat m’a amené à me poser une question plus générale: quelle est la place de la gouvernance au sein de la responsabilité sociale? On parle souvent des trois piliers du développement durable que sont l’économie, l’environnement et le social. On y ajoute parfois un peu d’éthique. Mais quid de la gouvernance en tant que telle?

J’ai cherché un élément de réponse dans les lignes directrices de la Global Reporting Initiative. Il est intéressant de constater que l’on trouve les questions de gouvernance dans la 4e partie de la section « Stratégie et profil ». Pas dans l’approche managériale et encore moins dans les indicateurs de performance, où l’on retrouve par contre les dimensions économique, environnementale et sociale. Dans cette partie consacrée à la gouvernance, les organisations doivent renseigner des points portant sur les rémunérations, les qualifications et expertises du conseil d’administration, ou encore les éventuels problèmes liés à des « double casquettes » ou des conflits d’intérêts.

Tout cela n’est pas très sexy…Il s’agit de sujets techniques, procéduriers; ça n’est pas très vendeur pour une entreprise de mettre en avant sa bonne gouvernance. Si cette même entreprise parle des aspects environnementaux ou sociaux, elle pourra montrer comment elle sauve la planète et sort les enfants des usines, belles photos à l’appui. Alors que montrer que des processus ont été mis en place par le conseil d’administration (ou assimilé) pour éviter les conflits d’intérêt, photos de messieurs trop riches et trop vieux à l’appui…

Je demandais, dans le titre de cet article, si la gouvernance était le parent pauvre de la RSE. Parent pauvre, je ne crois pas. La cousine pas très jolie qui reste dans son coin aux réunions de famille, oui. Je n’en reste pas moins persuadé que l’on peut rendre la gouvernance plus intéressante, et qu’elle peut jouer un rôle bien plus important au sein de la RSE. Des idées à ce propos?

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« Expert en RSE »: cela fait encore du sens?

LeonardoIl y a environ deux ans, j’avais été engagé en tant que « CSR expert » pour un business game – Citizen Act – organisé par la Société Générale. En parcourant mon profil LinkedIn, où est fait mention de cette activité, je me suis demandé ce que signifiait réellement « expert en RSE ».

Je ne reviendrai pas sur la définition d’expert de tel ou tel dictionnaire, ça n’apporte pas grand chose. Il s’agit d’une personne connaissant un domaine. Mais c’est plutôt ici que la question doit se poser: quel est ce domaine? La RSE, me direz-vous.

Mais la RSE n’est-elle pas devenue trop large pour qu’on puisse s’en considérer expert? Si je suis expert en RSE, suis-je aussi expert en développement durable? Je pense que non, mais admettons que ce soit le cas, cela signifie que je suis expert en environnement, mais aussi en social et en économique. Ajoutons à cela la gouvernance et l’éthique.

Et à l’intérieur de ces aspects, on peut encore considérer qu’un expert RSE possède une expertise en mobilité d’entreprise, en commerce équitable, en eau, en énergie, en stratégie RSE, en stakeholder engagement, en achats responsables, etc.

Peut-on vraiment être expert de tout cela?