Au cours de ce mois de juin 2015, la Global Reporting Initiative a publié sa nouvelle stratégie 2015-2020. Celle-ci est intéressante, car elle représente un vrai tournant dans la façon dont la GRI se définit elle-même.
Cette stratégie est axée autour de 4 domaines:
- Enabling Smart Policy. Aider à la prise de décision et être une base à la création de nouvelles politiques.
- More Reporters and Better Reporting. Il s’agit de ce qui est le core business de la GRI jusqu’à présent: promouvoir le reporting pour faire en sorte que le plus grand nombre d’organisations le fasse, de la meilleure façon qui soit.
- Moving Beyond Reports. On cherche à transformer la perception d’un rapport: il ne s’agit plus seulement de l’output d’un processus, mais aussi et surtout de l’input d’un nouveau processus, celui de la prise de décision.
- Innovation & Collaboration. On nous dit que jusqu’à présent, la GRI a déjà servi de rampe de lancement, de tremplin à l’innovation. La nouvelle stratégie vise à renforcer l’effet de levier de la technologie et du Big Data pour permettre à d’autres organisations de réussir.
Voila, c’est dit, le rôle de la GRI n’est plus seulement de mettre à disposition des lignes directrices pour le reporting développement durable. Il s’agit maintenant d’également mettre la durabilité au centre du processus de décision de toute organisation.
Est-ce le rôle de la GRI? Est-ce le moment? Il y a encore tellement à faire au niveau du reporting en soi. Mais peut-être est-ce un « smart move » qui va faire prendre conscience à des organisations encore récalcitrantes de l’importance du reporting comme base à une réflexion plus stratégique sur la responsabilité sociale. Cette nouvelle stratégie renforcerait la mission « originelle » de la GRI de promotion du reporting.
Je crois que le changement principal est que l’on passe de « qui lit les rapports? » à « qu’est-ce qu’on fait des rapports? ». Peut-être que cela pouvait sembler une évidence pour celles et ceux qui ont déjà travaillé avec ce genre de lignes directrices. Mais c’est maintenant clairement explicité.
Je reste par contre plus dubitatif sur le dernier domaine, celui de l’innovation et de la collaboration.Je n’ai jamais vraiment eu le sentiment que la GRI était ce tremplin d’innovation qu’elle prétend être. Les rapports développement durable les plus innovants que j’aie lu n’étaient pas des rapports GRI. Mais peut-être s’étaient-ils inspirés de la GRI. Je crois en tout cas rejoindre Elaine Cohen lorsque je dis que GRI et innovation ne riment pas. Même si j’espère de tout coeur que ce sera le cas à l’avenir.