Rapport financier biennal

De nombreuses entreprises publient un rapport financier trimestriel. Soit un rapport tous les trois mois. Pourquoi? Pour démontrer – aux actionnaires et à d’autres parties intéressées – que l’on a bel et bien fait du bénéfice sur cette période.

Sur cette très courte période.

Et comment fait-on du bénéfice sur une si courte période? En menant des projets sur le court terme. Et donc en laissant de côté les projets sur le long terme.

Les projets liés à la durabilité et à la responsabilité sociale s’inscrivent quant à eux plutôt sur le long terme. Et parfois, ils impliquent de perdre de l’argent au cours des premiers mois: il faut peut-être engager un spécialiste, mener un audit, trouver de nouveaux fournisseurs, etc.

Il est vrai que si l’on doit montrer que l’on gagne de l’argent tous les trois mois, ça devient compliqué.

Pourquoi ne laisserait-on pas tomber cette pratique de fournir des résultats trimestriels? On pourrait s’en tenir à un rapport annuel, non? Et tant qu’on y est, pourquoi ne pas publier un rapport tous les trois ans, ou cinq ans, en plus du rapport annuel. Il montrerait comment, sur une plus longue période, l’entreprise a réussi à créer de la valeur. De la valeur durable.

4 réflexions sur “Rapport financier biennal

  1. Je partage complètement ton avis! Juger du succès d’un projet de par sa rentabilité à 3 mois ne fait aucun sens et encore moins lorsqu’il s’agit de RSE. N’est-ce pas au niveau de la gouvernance d’entreprise qu’il faudrait agir?

  2. J’avoue ne pas être très sûr de la façon dont il faudrait agir. Au niveau de la gouvernance, c’est certain, mais ça reste du soft law. L’entreprise fait ce qu’elle veut. Si elle a envie de publier ses résultats toutes les semaines, libre à elle.
    Mais – comme souvent dans ces cas-là – c’est l’occasion pour l’entreprise de se démarquer de ses concurrents. Pouvoir dire « nous ne publions pas de rapport trimestriel » peut être un véritable avantage concurrentiel. Aussi bien du point de vue des clients que de celui de l’attraction et rétention des talents. Cela peut être intéressant pour un employé de travailler dans une entreprise qui lui laissera du temps pour mener à bien ses projets; sans obligation de résultats sur le très court terme, sans pour autant sacrifier aux obligations de qualité.

  3. Le problème ne me semble pas être de produire des chiffres trimestriels, mais c’est plutôt l’absence de tableaux de bord sur l’avancement des projets à moyen/long terme. Dans un environnement instable, la cette vision des dirigeants à moyen-long terme est plus difficile à installer. Les actionnaires partagent cette difficulté et se lance trop souvent dans de l’investissement de court terme ou spéculatif bien plus profitable que la plupart des autres investissements, vu la faible imposition des bénéfices associés, les paradis fiscaux existant…

  4. Merci Fred pour ce commentaire. Effectivement, je pense que si l’on laissait tomber la vision à très court terme, il faudrait accompagner cette mesure d’outils permettant de se projeter à moyen-long terme, et ce de manière efficace. Cela rejoint aussi l’idée selon laquelle la durée des mandats des dirigeants est souvent trop courte, et qu’ils ont donc peu voire pas d’incitation à mettre en place des projets sur le long terme. (https://responsabilitesocialeentreprise.wordpress.com/2011/12/06/ceo-depechez-vous-de-durer/)

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