RSE: repenser le marché

J’ai récemment présenté le résumé de mon mémoire sur RSE et lutte contre la pauvreté. La RSE, dans ce cadre, peut-elle vraiment être rentable ? S’il n’est assurément pas inopportun de penser que « les pauvres » ont tout à gagner du fait que les entreprises multinationales s’intéressent à eux la réciproque semble nettement moins évidente.

Prahalad et Hart ont écrit un article intéressant à ce propos, intitulé The Fortune at the Bottom of the Pyramid. Leur postulat est que le marché des bas revenus représente une prodigieuse opportunité pour les compagnies les plus riches du monde, aussi bien pour leurs propres intérêts que pour apporter de la prospérité aux pauvres.
Les deux auteurs représentent la population mondiale comme étant répartie dans une pyramide en fonction des revenus. On trouve en haut de la pyramide les individus ayant les plus hauts revenus, ils sont donc les moins nombreux, estimés à 75-100 millions. En bas de la pyramide, on trouve la plus grande tranche de population, celle qui a les plus bas revenus, moins de $ 1’500 par an, avec notamment environ un milliard de personnes touchant moins d’un dollar par jour. Prahalad et Hart sont persuadés que ce « bas de la pyramide » constitue une formidable opportunité d’investissement, malheureusement oubliée par la plupart des multinationales car elles évaluent les marchés en fonction des revenus ou d’une sélection de produits et de services appropriés pour les pays développés. Il faudrait par conséquent que les entreprises repensent leur rapport aux marchés.
Les deux auteurs insistent sur le fait que les entreprises ne peuvent pas à elles seules créer des infrastructures de marché à partir d’un secteur complètement inorganisé. Bien au contraire, de multiples acteurs doivent s’impliquer et être impliqués, aussi bien les autorités locales que les ONG, les « pauvres » eux-mêmes, etc.». Pour cela il faut par exemple créer un pouvoir d’achat. Ce qui implique de fournir un accès au crédit et d’augmenter les revenus potentiels.

Créer ce marché du « bas de la pyramide » semble donc être profitable pour les entreprises aussi bien que pour les plus pauvres. C’est du moins la théorie de Prahalad et Hart, et j’avoue partager ce point de vue.

Et vous, si votre entreprise devait accéder à ce marché, comment repenseriez-vous votre façon de faire du business?

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