Responsabilité sociale: peut-on tout communiquer?

Comme tout bon citoyen helvétique mâle, je reçois le biannuel armée.ch. Mon regard a été attiré par l’annonce d’un article sur la couverture, « Armée et protection de l’environnement ». J’ai lu cet article, car il faut dire que l’armée n’est pas réputée pour sa petite empreinte carbone, loin s’en faut…Et je dois bien avouer que l’article fait la part belle aux oxymorons. Morceau choisi:

Sur la place d’arme de Thoune, des chars effectuent des tirs. A quelques centaines de mètres de là seulement, les participants au cours sont initiés aux caractéristiques d’une prairie maigre.

Si je ne suis spécialiste ni en prairies maigres ni en chars, mon intuition me dit qu’un cours de sensibilisation ne peut que difficilement contrebalancer ne serait-ce qu’un seul exercice de tirs de ce genre.

Je ne vais pas m’attarder sur cette fière institution, qui nous protège encore et toujours de l’invasion des Wisigoths, mais tout de même…Ce petit article m’amène à deux questions, plus générales, quant à la RSE.

  1. Quelle est la valeur de toutes ces petites mesures que l’on prend pour aller dans le sens d’une responsabilité sociale au sein de l’entreprise? Que vaut un mémo envoyé à tous les collaborateurs pour leur expliquer comment configurer leurs impressions afin de faire systématiquement du recto-verso, alors que ces mêmes collaborateurs prennent en moyenne cinq fois par an l’avion pour des meetings à l’autre bout de la planète? Je crois que ce type de mesure a malgré tout de la valeur. Valeur monétaire, puisqu’il permet d’économiser de l’argent; mais aussi valeur de par la sensibilisation des employés. Ou encore valeur dans le sens où il s’agit là d’un pas allant dans la bonne direction. Timide certes, mais « pas » tout de même.
  2. Peut-on tout communiquer? Votre entreprise ne risque-t-elle pas de subir des accusations de greenwashing si elle met en avant des mesures qui paraissent insignifiantes? A mon sens, on peut tout communiquer, oui. Mais à condition de montrer que l’on a bien compris de quoi on parle. Si vous êtes en mesure de montrer que vous avez conscience que telle ou telle mesure ne rachète pas une image « responsable » à votre entreprise, mais qu’il s’agit plutôt d’un premier pas et que vous avez planifié la suite et mesuré vos impacts, etc., parlez-en.

En définitive, je pense qu’il vaut mieux des petites mesures que pas de mesures du tout. Il vaut mieux un rapport CSR non certifié GRI que pas de rapport CSR. Si vous avez conscience du chemin à parcourir, faites-le. Et montrez-le.

Repos.

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