Quelques articles ont attirés récemment l’attention sur les conflits qui peuvent exister entre les défenseurs des questions sociales et ceux des questions environnementales. Un type de conflit à-priori surprenant puisque l’on pourrait se dire que les uns comme les autres défendent deux aspects d’une même idée globale: le développement durable.
Comme l’explique par exemple Tobias Webb, ce genre de conflit a pu éclater dans le cadre de lutte contre la déforestation. L’objectif, environnemental, est de faire en sorte que l’on coupe moins, ou pas, ou plus intelligemment les arbres. A cela, certains répondent: « Mais que fait-on de ceux qui les coupent? Ils n’auront plus d’emploi! ». Deux arguments qui se justifient, mais qu’il semble difficile de concilier. Un conflit qui n’avait visiblement pas été prévu, mais qui est bien réel.
Un même type de problème peut se produire dans le cadre de l’écotourisme. J’ai lu un exemple où – au Honduras – l’on avait interdit à des pêcheurs traditionnels de pratiquer leur métier afin de préserver les ressources qui rendraient la plongée plus attractive – et donc l’écotourisme également. Les pêcheurs se sont retrouvés serveurs dans les hôtels…
Mon avis est que si de tels problèmes surviennent, c’est que les solutions apportées ne sont pas réellement « durables », dans le sens où elles ne touchent pas au trois dimensions du développement durable. On ne peut pas prétendre faire du DD et « oublier » l’un des trois aspects! J’enfonce une porte ouverte, mais le développement durable – et par extension la responsabilité sociale – ne peut pas faire fi de l’une ou l’autre de ses dimensions.
Des conflits potentiels, certes, mais aussi des opportunités de créer de nouvelles alliances. Une entreprise pourrait s’allier non pas avec une seule mais plusieurs ONG représentant les divers enjeux en place. Cela pourrait même devenir la norme en vigueur: pour tout projet DD que l’on souhaite lancer, il convient de s’assurer d’avoir des « représentants » des trois dimensions.