En parcourant le rapport Metrics that Matter, du « Investor Responsibility Research Centre Institute », on est tout de suite attiré par les 3 conclusions majeures auxquelles les chercheurs sont arrivés:
- Il y a un consensus général sur les problématiques-clés de la RSE, mais pas nécessairement sur la forme et le nombre de mesures utilisées pour les évaluer. Il y a aussi une différence fondamentale sur le(s) but(s) que l’on cherche à atteindre en examinant les informations ESG (environnement, social, gouvernance), selon que l’on se situe du côté des « executives » de l’entreprise, ou de celui des chercheurs/investisseurs.
- Aussi bien les dirigeants d’entreprise que les chercheurs/investisseurs abordent les questions ESG selon une perspective de diminution du risque, et non pas dans une perspective de création de valeur.
- Les améliorations futures dans le domaine de la divulgation, de la collecte et de l’utilisation des données pour l’analyse d’investissement requèreront une clarté améliorée ainsi qu’une communication plus efficace et plus cohérente entre les compagnies, les chercheurs et les utilisateurs de l’information.
Il semble que ces conclusions n’apportent rien de très nouveau, surtout la première et la troisième, mais il reste bon de les énumérer et surtout d’en apporter la preuve.
La deuxième conclusion toutefois met le doigt sur un problème encore persistent. On ne perçoit toujours pas ces questions de responsabilité sociale comme de véritables opportunités, mais toujours comme des moyens de gérer les risques. Certes, on peut avancer que gérer les risques consiste aussi à maximiser les probabilités d’occurence de risques positifs, mais le rapport coupe court à cet argument puisque l’on peut lire que la plupart des indicateurs spécifiques utilisés par les responsables EHS, les cadres supérieurs et les investisseurs se concentrent sur l’identification des attributs négatifs ou des risques à la baisse.
Le business case pour la responsabilité sociale a donc encore bien du chemin à parcourir!
C’est tout a fait exact…Pourra-t-on un jour en stratégie citer et considérer pleinement la RSE comme un avantage concurrentiel?
Je suis persuadé que ça va arriver un jour Marion! A vrai dire, ça arrive déjà souvent, mais ça n’est pas généralisé.
Je remarque aussi que lorsque je parle de RSE – si je mets de côté ceux qui ne savent pas ce que c’est – la plupart des gens me parlent directement de communication, de greenwashing avec un grand sourire! Je crois que cette perception du « grand public » se retrouve chez les dirigeants, qui n’ont à-priori aucune raison de penser différemment du moment où on ne leur a pas expliqué les avantages réels de la RSE.
Des mentalités à changer donc, mais c’est malheureusement ce qu’il y a de plus difficile à changer!