Il est difficile d’écrire un article aujourd’hui en lien avec le terrorisme sans être suspecté de vouloir « surfer » sur la vague des attentats de la semaine passée.
Loin de moi l’idée de vouloir attirer quelques visiteurs supplémentaires. J’ai bien plutôt celle de saisir l’occasion pour continuer à réfléchir sur le rôle des entreprises dans la société. Que peuvent-elles faire par rapport au terrorisme?
Réagir, bien sûr. Google a par exemple rendus gratuits les appels Hangouts vers la France. Facebook s’est – pour une fois – rendu utile avec les « Security Check » permettant d’indiquer à ses amis que l’on était sain et sauf. Certains taxis parisiens ont ramené gratuitement des gens chez eux.
Réagir est une chose, prévenir en est une autre. Les études ne manquent pas pour montrer que c’est la marginalisation et la pauvreté qui font les terroristes (entre autres facteurs). La responsabilité des entreprises est donc de s’assurer qu’il n’y ait pas de laissés-pour-compte, que personne ne reste au bord de la route. Plus facile à dire qu’à faire bien sûr. Et naturellement, les entreprises ne sont pas à elles seules responsables de la lutte contre la pauvreté dans le monde, de l’accès à l’éducation, etc.
Lorsque j’ai achevé d’écrire mon mémoire de DESS en 2009 sur « Responsabilité sociale des entreprises et lutte contre la pauvreté », je n’ai pas parlé de terrorisme. Mais j’ai insisté sur la nécessité pour les entreprises de repenser leur rapport au marché; de prendre en compte ceux que l’on appelle « le bas de la pyramide », cette grande partie de la population qui vit en-dessous du seuil de pauvreté.
Il est important que les entreprises n’oublient personne. Parce que ce serait passer à côté d’immenses sources de revenus, certes, mais surtout parce que c’est leur responsabilité envers l’humanité toute entière.