Les fermes fictionnelles de Tesco: le prochain niveau de greenwashing?

On l’apprenait à la fin du mois de mars, Tesco – le groupe de distribution international – fait face à un vent d’indignation, fort justifié à mon avis. Le groupe a en effet lancé, dans ses supermarchés britanniques, une série de marques liées à des produits frais: « Willow Farms » pour la viande de boeuf, « Boswell Farms » pour la viande, etc. En tout, 7 nouvelles marques.

La particularité de ces marques est qu’elles font penser que les produits proviennent d’une ferme locale, de la campagne anglaise. Or, lorsque l’on regarde attentivement le paquet – et même pas si attentivement que ça – on s’aperçoit que ce n’est pas le cas. Par exemple, l’image utilisée pour illustrer cet article de la BBC sur le sujet montre que les fraises « Rosedene Farms » viennent du Maroc.

Rien d’illégal dans le processus, certes. Et Tesco ne fait rien pour cacher la provenance de ces produits. Mais on est tout de même en droit de se demander ce que Tesco essaie de communiquer en faisant cela. A l’heure actuelle, nombreux sont les magasins qui mettent fièrement en avant la provenance locale de leurs produits (comme par exemple la Migros en Suisse). Sachant cela, on peut légitimement penser qu’inventer des noms de marques aux consonances locales vise à faire croire au client qu’il achète local alors que ce n’est pas le cas.

Tesco s’appuierait donc sur des pratiques responsables et le « réflexe » qu’elles ont fait prendre aux consommateurs – « ça a un nom local, donc ça doit donc être une de ces initiatives pour promouvoir les producteurs locaux, donc c’est bien si j’en achète » – pour vendre davantage de ces produits qui n’ont rien de responsable, en tout cas pas leur provenance.

Et vous, qu’en pensez-vous? Rien d’illégal n’ayant été commis, il n’y a pas lieu de faire le procès de Tesco? Ou au contraire, s’agit-il d’une pratique qu’il faut réprimander?

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2 réflexions sur “Les fermes fictionnelles de Tesco: le prochain niveau de greenwashing?

  1. Il m’apparaitrait judicieux que des exigences soient posées entre le nom « ciblé » d’un produit et sa provenance ou son mode de fabrication.
    Il y a quelques années, Otto vendait des pâtes réalisées avec de l’eau suisse (!) arborant fièrement la croix suisse. La personne qui nous les avait préparée était fière de servir des pâtes qu’elle croyait à base d’ingrédients suisses… Elle s’est clairement sentie flouée lorsque je lui ai lu l’ingrédient qui « justifiait » la croix suisse!!!

  2. Merci, Steve! Cela me laisse à penser que la « tromperie » est double, car non seulement on croit que le produit est local, et donc « écologique », mais aussi car l’on pourrait croire que le produit est d’une certaine qualité, alors qu’il ne l’est pas. Le swiss-made passe comme un garant de qualité aux yeux de nombreuses personnes, par exemple.
    Le consommateur serait donc trompé de manière générale sur la confiance qu’il peut accorder au produit, ce qui est assurément encore plus grave!

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