Dans un article qui a récemment fait parler de lui sur Twitter, David Connor nous parle du concept de Superstakeholders. Pour en savoir plus, le plus simple est de lire l’article directement. Je voulais tout de même reproduire ici quelques unes de ses idées, et ajouter quelques commentaires.
On le comprend en lisant cet article, un Superstakeholder est une partie prenante très puissante. Ce pouvoir lui vient souvent du fait qu’il s’agit en fait d’un ensemble de divers stakeholders, s’étant regroupé autour d’une cause. L’auteur de l’article insiste de ce fait sur la force du réseau. Grâce à cette société en réseau qui est la notre, les Superstakeholders peuvent:
- Mobiliser en un instant et à travers les frontières et établir des partenariats mondiaux;
- Être auto-suffisants à travers le crowdfunding et atteindre rapidement une taille critique ainsi que de larges ressources;
- Tirez parti de la puissance collective de leurs partisans pour impacter la réputation de l’entreprise.
Je trouve ce concept intéressant, et la mise en lumière des leviers permettant l’existence de ces Superstakeholders tout à fait pertinente. A partir de là, je me pose un certain nombre de questions:
- Les Superstakeholders doivent-ils être priorisés, par rapport aux autres parties prenantes? J’ai envie de dire que oui, forcément. Si un stakeholder a une forte capacité à impacter une entreprise, celui-ci doit bien sûr faire l’objet d’un suivi rapproché. Par contre, il existe un risque: être obnubilé par ce Superstakeholder. Un Superstakeholder ne doit pas faire oublier l’existence – et l’importance – d’autres parties prenantes.
- Y a-t-il une limite à ce qu’un Superstakeholder peut exiger? Je dis bien exiger, et non pas souhaiter. Même s’ils ont en général le rôle des « gentils », il ne faut pas oublier que les stakeholders d’une entreprise ont leur propres agendas, leurs propres intérêts – qui sont parfois très proches des intérêts personnels de leurs représentants. J’avoue être quelque peu inquiet de la tournure que pourrait prendre le dialogue entre une entreprise et certaines de ses parties prenantes qui, sûres de leur bon droit, pourraient en demander trop. N’oublions pas que les parties prenantes ont aussi des responsabilités sociales.
- L’existence de ces Superstakeholders implique-t-elle une révision de ce qu’est la responsabilité sociale d’une entreprise? Ou est-ce juste du « sustainable business as usual »? C’est une question qui est posée dans l’article. Je crois que ces Superstakeholders ne doivent pas tout remettre en cause, mais plutôt qu’ils nécessitent une attention accrue sur les deux points précédents.
Un concept utile, donc, qui selon moi permet de mettre en exergue des tendances qu’il convient de surveiller attentivement.