En « repérage » dans un magasin de mobilité électrique, je me suis arrêté devant un présentoir pour accessoires. Comme on peut le voir sur la photographie ci-dessus, on y trouve des cadenas pour vélos. On constatera que l’emballage de gauche a été fait de manière à démontrer la volonté de réduire l’impact de celui-ci. C’est très frappant lorsque l’on compare cet emballage à celui de droite (qui est également minimaliste, mais pas ostensiblement « eco-friendly »).
Mon premier réflexe a été de penser que c’est une bonne chose, mais cela permet-il vraiment à l’entreprise de vendre davantage de cadenas? De nombreuses études ont montré que les consommateurs sont encore peu sensibles à ce genre d’arguments, et que des critères tels que le prix ou la qualité ont un poids sensiblement plus important dans la décisions d’achat.
Mais comme chacun le sait « les consommateurs », ça n’existe pas. Il y a plusieurs types de consommateurs. Et c’est d’autant plus vrai en matière d’environnement. J’avais présenté l’intéressante typologie de Makower dans un article précédent. Qui sont les clients d’un magasin de vélos électriques? Des personnes qui cherchent à minimiser leur impacts sur l’environnement, ça ne fait aucun doute. Pour reprendre la typologie, je pense qu’on peut les classer dans cette catégorie:
Postmodern Idealists: pour eux, la protection environnementale consiste à vivre de manière « verte » et créer des villes sans voitures et consommant peu d’énergies.
Si l’on revient à nos cadenas, l’argument de l’emballage recyclé, ayant peu d’impact, fait sens. On peut imaginer qu’étant donné la catégorie de personnes fréquentant un magasin de vélos, cet argument peut avoir une influence importante dans la décision d’achat.
C’est un aspect à prendre en compte lorsque vous établissez une stratégie RSE: qui sont nos clients? et quels arguments « responsables » vont les toucher? Etre responsable est une chose, mais il faut que cela compte pour ceux qui vont acheter vos produits.
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Salut Julien,
Frappant en effet. Par contre je trouve dommage que ce genre d’article a ENCORE un emballage. J’ai acheté récemment un cadenas de ce genre dans une grande surface et il n’y avait pas d’emballage du tout, uniquement une petite étiquette pour le prix et le code barre. Et je me pose souvent le question si il n’y avait pas en effet la possibilité d’éviter tout simplement l’emballage pour beaucoup d’article, surtout les non-food…
Merci pour ton commentaire Patrick, et bienvenue!
Entièrement d’accord avec toi. Je pense que le côté minimaliste de l’emballage cède encore du terrain à des impératifs de marketing, de merchandising. On le voit sur la photo, l’emballage donne encore beaucoup d’information sur le produit, sur la marque.
Je suppose qu’il y a aussi certains impératifs en matière de protection du produit, notamment dans les transports. Je sais qu’en ce qui concerne la nourriture, il existe un seuil de packaging. Si l’on réduit le packaging en dessous de ce seuil, l’impact environnemental ne sera pas baissé mais augmenté: il faudra maintenir une chaîne du froid plus coûteuse en énergie, une quantité passablement importante du produit sera (trop) endommagée au cours des transports, etc.
Mais ta suggestion n’en est pas moins très juste, surtout pour les non-food. Pourquoi ne pas faire une simple étiquette, peut-être un peu plus grosse, avec prix, code-barre et quelques infos sur la marque et le produit?